La Vie Vagabonde, 2010 - 2013
Huile sur carton, 19 x 24 cm
Tour Eiffel
Desperately paring down the complexity of this view. Do the pictorial equivalent of what I was taught as a journalist: to write for the Kansas City milkman. To be sufficiently clear and succinct so the viewer will have just enough information to understand.
New York — 01 septembre 2011
Le contre-jour, si difficile pour voir les couleurs, permet plus d’interprétation…
Peut-être une façon de me libérer de la stricte réalité. Penser à Richard Diebenkorn “On parle toujours de la soumission devant la nature.
Il y a aussi la soumission devant le tableau.”
Buenos Aires — 21 août 2010
I keep thinking of the Spanish painter Antonio Lopez, and how after such effort and detail in the cityscape he abbreviates the sky. Two shades of blue might butt into each other - no transition. Is that how he sees the sky or is he saying the sky isn’t what interests him in this painting?
Quai de Bercy — 27 janvier, 14h45 à 16h45
L’idée ici c’est un paysage comme les natures mortes Morandiennes.
Les bâtiments qui se fondent presque dans le ciel. Mais à force de chercher ce qui délimite un bâtiment du suivant, je force les contrastes.
Moins je suis familière avec le paysage, plus je prends de libertés pour pallier à mes méconnaissances.
Uruguay — 14 décembre 2010
Je suis venue tard à la peinture, à 27 ans. A partir de ce moment j’ai surtout pratiqué, orientée par les critiques de Pierre Skira, plutôt que de suivre un enseignement d’atelier. Me reste-t-il suffisamment de temps pour apprendre ? Ou dois-je me satisfaire de mes maladresses (à une époque où la maladresse est considérée comme une expression de soi) ?
Marrakesh — 25 sept. 2010, fin d’après-midi
Mon grand père a peint Marrakech. Que rapporte-t-on de diffèrent en peignant qu’en photographie ? Peut-être d’avantage ce qu’on a vu, parce-qu’on l’a regardé longtemps. La lumière change : on peint en un tableau plusieurs moments de la journée. On a peint le temps qui passe, et non fixé un moment comme l’instant de la photo.
David Hockney dit qu’un portrait en peinture est plus vrai qu’une photo.
Parce-qu’une personne est une suite d’expressions, dans le temps, et non une expression figée.
Avenue Emile Zola, Paris — 13 octobre
Vargas Llosa écrit un récit linéaire au brouillon puis mélange les pages. L’écriture finale est un composite du premier jet, fractionné et remis dans un autre ordre. C’est un peu ça : je regarde, j’essaye de coller d’assez près à la composition que je vois, puis à un moment je bascule dans le chaos du tableau. Je finis le puzzle peut-être avec des pièces qui ne sont pas exactement la réalité. Ce sont des bouts déplacés ; ils ont leur couleur d’origine mais ne sont pas là ou ils étaient pour commencer.