La Vie Vagabonde, 2014 - 2017
Huile sur carton, 19 x 24 cm
En 2010, un ami m’offre une boîte à pouce. Tout le matériel nécessaire, un atelier ambulant tient dans cette mallette en noyer, plus petite qu’un laptop, Je découvre le plaisir de la peinture en plein air. Où que je sois, chaque jour je cherche un paysage, je peins sur le motif. Une façon de lier les jours entre eux, les espaces aussi, et de renouveler le regard. Voici le journal visuel de mes itinérances, peint à l’huile sur des cartons 19 x 24 cm.
Au dos du carton sur lequel je peins, j’écris quelques mots. C’est l’occasion d’un autre voyage : chaque peinture apporte ses interrogations, sur le temps de la peinture par exemple. Si une photo capte l’instant, je voudrais, moi, plutôt peindre une durée. La lumière et donc le paysage changent au fil des minutes qui s’écoulent devant le motif. Les changements s’accélèrent si je peins depuis le train ou l’avion.
In 2010, a painter friend gave me a a “boite à pouce.” It’s a walnut wood box developed by the Impressionists for plein air painting. Smaller than most laptops, it holds all the equipment needed for painting outdoors. So each day I poke around to find a landscape that I paint on the spot. The daily discipline provides continuity, bridging spaces in my tripolar life – France, Uruguay and the United States. It’s a visual journal recorded on primed 19 x 24 cm pieces of cardboard.
At the back of each piece, I jot a few notes. As I work, my mind wanders and wonders about the process of painting. While a photo might capture an instantaneous image, I’m trying to convey a lapse of time. How does the light change from the first to the last stroke of the brush during a single sitting? I try to transcribe these variations, to paint several moments in one painting: time passing.
Uruguay, Radio de San Carlos — 2015
Giving a shape to foliage without drawing the leaves. Not being afraid of the chasm between what I have before me and how it appears in my painting. From that difference to derive pleasure, freedom rather than frustration.
Guayaquil, Ecuador — 13 août 2015
Careful not to overpaint. Nothing like the joy, the realness of painting what I see. “Ça ne s’invente pas.” Thinking of that expression.
Paris, Belleville — 10 juin 2015
La vue choisie pourrait n’être qu’un point de départ. Fernando X m’écrit “ je cherche à m’éloigner de toute littérature, que le "sujet" soit le plus banal possible, que le vrai sujet ne soit "que" plastique et que tout ne se transmette "que par la peinture.”
Uruguay, Montevideo — 11 février 2015
Faire du grand dans du petit format. Comme me l’a dit le peintre Jack Boul : la grandeur ne se mesure pas à la taille du tableau.
Sierra de las Carapates, Uruguay — 2 février 2016
Ambition: devenir le Hopper et Kjarval de Uruguay. Montrer ses charmes insoupçonnés. Comme le peintre Kjarval a appris aux Islandais à regarder et aimer leurs paysages de lave. Avec la vision dépeuplée de Hopper.